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Suivre ce blog Administration Connexion + Créer mon blog 1 2 3 > >> 9 novembre 2019 6 09 / 11 / novembre / 2019 21:08 1919 - 1939, l'entre deux guerres, une auberge à SAILLANCOURT : L'OASIS DE PAIX Partager cet article Repost 0 Published by laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com commenter cet article … 19 mars 2018 1 19 / 03 / mars / 2018 21:08 Les expos de Saillancourt : la page des visiteurs Les expos de Saillancourt ont pour objet de mettre en valeur l’histoire et le patrimoine de notre hameau. Elles s’adressent aux randonneurs qui sur le chemin de la Goupillère, s’engagent vers le plateau ou en reviennent, sont allés ou iront visiter les carrières en prenant le "chemin du tacot". Toutes ces expositions sont publiées sur le blog que viennent enrichir des commentaires ou correspondances de la part des lecteurs. Les randonneurs peuvent être aussi sensibles au fait que chacune des expositions se termine par un tableau faisant référence à l’action de l’Association pour la protection des Animaux Sauvages (ASPAS) qui milite entre autres pour une trêve de la chasse le dimanche. Cet hiver le récit d’un randonneur, publié ci-dessous, rend particulièrement hommage à l’engagement des adhérents de l’ASPAS, et mérite d’être plus largement partagé. Le Jars et l’oie de Marius Jouffray - Menucourt – 22 février 2018 « Ecoute cette histoire mon amie, cette histoire vraie à n’en pas douter: tu la connaîtras certainement et tu la garderas, là, dans ton cœur, tout contre toi. Alors que je faisais du vélo avec un ami, dans un coin charmant du Vexin, à l’automne, à l’heure où le soleil décline et où le ciel rougit, quand l’horizon s’embrase et que les nuages s’étirent et s’effilochent dans la douceur languissante du crépuscule, je vis passer un vol d’oies sauvages. En formation puissante et endurante, elles allaient lentes et obstinées. Nous avons mis pied à terre pour mieux les voir, pour mieux les comprendre, pour mieux goûter leur ordonnance, pour mieux rendre hommage à notre Créateur, dont la sagesse, la puissance, la bonté, se voient dans le vol ordonné, efficace, régulier des oies. « A l’horizon rougi de la plaine de France, Les oies migrent d’un vol puissant et cotonneux » Alors que délaissant nos machines, nous restions silencieux dans le calme si particulier du crépuscule, quand tout s’arrête; quand le vent, un instant s’immobilise et les oiseaux émus cessent leurs chants…, soudain, un bruit sec, anormal, indécent, ignoble, se fit entendre dans ce silence et cette immobilité extatiques, tandis que nous retenions notre respiration, sentant les muscles du cou qui font mal …. Un coup de feu venait de rompre l’harmonie du soir, de fendre le silence, de briser la belle ordonnance du vol alphabétique des oies : le V de la victoire, calme, tranquille, sécurisant venait de prendre la forme déchirée, horrible, insupportable du viol. Le crime passionnel existe, certes, mais c’est un cri, un cri d’horreur et de désespoir, un cri de bête blessée à mort qui, dans un sursaut de révolte et d’incompréhension, tente d’entraîner hors d’elle la cause de son mal, de son angoisse, de sa folie ! Mais le crime gratuit ? Mais le meurtre prémédité ? Mais l’assassinat crapuleux de la bête pacifique, non agressive, non dangereuse ? Tuer pour le plaisir, la performance, « l’exploit » imbécile et vaniteux …. Le vol, un instant déséquilibré, a vacillé sur son axe, s’est brisé; sa belle ordonnance a été perturbée. Le jars de tête a cédé sa place au suivant, est revenu en arrière à la hauteur de l’élément touché qui avait quitté son rang, plongeant vers le sol noyé de brume; la bête suivante a plongé à son tour, comme une pierre, tentant désespérément, de la puissance de ses ailes de rejoindre l’oiseau blessé…. En décrivant ce souvenir, l’émotion poignante m’étreint le cœur et les larmes mouillent mon visage où doivent se lire l’émoi de cette scène déchirante et la haine de cet acte stupide, homicide, fratricide et décidé, commis par un homme capable pour un plaisir sordide et contestable de tuer, détruire et commettre un blasphème à la face de la création et de la créature supérieure qui observait, qui souffrait et qui avait une envie viscérale de faire justice pour l’animal blessé à mort. Le « chef », avait repris sa place, remontant à tire d’ailes toute la colonne dont la plaie, un instant béante, s’était refermée. Son vol, puissant, sécurisant, exprimant la pérennité de l’espèce et l’obstination de la race, l’avait projeté à la tête de la formation en un temps incroyablement court. Tout ceci ne dura que quelques secondes, une minute tout au plus, et maintenant à nouveau, il pilotait le groupe, le second s’étant rangé. Mon ami et moi, abandonnant nos bicyclettes, oubliant toute retenue, toute prudence, avons couru, et nous sommes rués vers l’endroit où il nous semblait que les oiseaux s’étaient abattus! Là, dans un creux de verdure, à l’abri des regards - et peut-être des chiens – la blessée et son ami compatissant se livraient aux ultimes caresses, s’abandonnaient à la douleur muette, car le danger demeure! Pas tant à la douleur physique dont souffrait certainement le grand oiseau atteint dans sa chair, mais plutôt à la douleur déchirante et sublime de la séparation imminente et du désespoir d’aimer de voler, d’aboutir, de vivre! Le jars - car la seconde bête était plus massive, plus puissante – se précipita d’abord vers nous, sifflant et grondant, toutes ailes déployées, les plumes hérissées, le cou tendu et le bec menaçant. Cette tentative d’intimidation réussit pleinement : il était impressionnant et nous nous immobilisâmes à distance « respectueuse » du palmipède en furie…. S’étant assuré de notre neutralité, il se rapprocha de sa compagne, avec douceur, avec compassion, avec … émotion ! Oui, je crois vraiment qu’il était ému, bouleversé, désespéré et en même temps on sentait une rage de vivre, une puissance vindicative, une volonté de s’en sortir qui avait quelque chose d’humain ! Mais oui : d’humain ; après tout, n’avons-nous pas le même Créateur ? Je venais d’assister à un meurtre dont je connaissais l’arme : il fallait dénoncer, demander réparation ! Dis- moi, mon amie, les oies sont-elles protégées par la loi ? Qui se soucie d’un oiseau blessé ? Fût-il blanc, fût-il beau, fût-il grand ? Car grande est la douleur, grand est le renoncement, grande l’acceptation. Le jars après avoir essayé de remettre sa compagne sur pieds, en la poussant, en l’exhortant par des battements d’ailes, se calma. Il était devenu évident, tant il lui était difficile de se soutenir, que jamais plus elle ne s’élèverait. Alors, l’animal se glissa sous le flanc de l’oiseau blessé dont le plastron se tâchait de fleurs rouges, belles dans leur horreur, le souleva, le soutint, tenta d’alléger la charge énorme qui pesait sur la blessure et le maintint dans cette position un long moment. L’oie reprit un peu de vigueur, respira mieux, tenta de déplier ses ailes dont l’une refusa de se mouvoir et dressa la tête pour avaler une gorgée d’air ! Elle tendit le cou vers son compagnon et frotta doucement sa tête fine sur ses ailes repliées ; cette caresse se répéta plusieurs fois et le plus fort lui rendît son témoignage d’affection. Enfin leurs deux têtes s’élevèrent ensemble, leurs cous se tordirent, se nouèrent comme deux serpents, s’enlacèrent et s’étreignirent, puis tout retomba dans le silence et l’immobilité. Le jars, allongé contre sa compagne inerte, cou tendu le long de son cou lui communiquait la chaleur de son corps. Nous nous sommes éloignés sans rien dire le cœur serré… La douleur … L’émotion … La tendresse … Tu comprends ? "Marius Jouffray – 22 février 2018" Partager cet article Repost 0 Published by laboutonnieredesaillancourt.over-blog.com commenter cet article … 19 novembre 2017 7 19 / 11 / novembre / 2017 22:23 Les Sources de Saillancourt La place de Saillancourt a eu longtemps la particularité d’associer en un lieu, l’abreuvoir, le lavoir et la pompe où chacun venait s’approvisionner en e